Comment devient-on éditeur?

Bonsoir tout le monde!

J'ouvre ce sujet car je suis curieuse Je sais que certains d'entre vous sont devenus éditeurs, ou connaissent très bien le milieu.

Et c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup depuis un moment; ce n'est pas forcément dans mes projets ni rien mais je suis curieuse : comment monte-t-on une maison d'édition? Et si vous l'avez fait, qu'est-ce qui vous a motivé? Et pour ceux qui sont en plein dedans, quelle est la réalité du métier?

J'ai cherché un peu sur le net et j'ai trouvé quelques infos purement pratiques (diplômes à obtenir, tenants et aboutissants du métier, etc.) mais je serais vraiment très intéressée d'entendre vos expériences ou points de vue sur la question!

(J'espère qu'il n’existe pas un sujet similaire, j'ai cherché mais je n'ai pas trouvé)

Moi aussi la réponse à ces questions m’intéresse beaucoup.

Moi aussi, j'aimerai bien savoir

Et ben moi aussi je me pose souvent la question, alors je suis preneuse XD

Héhé, idem, je me pose souvent la question ! ^^ Curieuse de voir les réponses.

Haha je me sens moins seule d'un coup

Bonne question! J'aimerai moi aussi en savoir plus

Coucou à toutes.

Je ne sais pas si je répondrai correctement à vos attentes, mais je vous fais part de mon expérience en tant qu'auto-éditeur, en essayant de répondre à chacune des questions de Miss Nespouik.

A ma connaissance, pour monter une maison d'édition, il faut soit créer une entreprise, soit monter une asso 1901. Pour l'entreprise, il y a différents régimes (auto-entrepreneur, SA, SARL...). Pour ma part, les éditions RIKELZA sont sous le régime "micro BNC" (Bénéfices non commerciaux) : recettes annuelles HT inférieures à 32 000 € ; pas de déclaration professionnelle ; déclaré avec l'impôt sur le revenu ; non assujetti à la TVA. Ce régime me convient tout à fait puisque je ne vis pas de mes ventes et ne vise ni la grosse structure à 4000 employés ni les plus hautes marches du podium.

Ce qui m'a motivé, c'est un peu compliqué. En gros, mon fils (3 ans à l'époque) a créé une histoire qui m'a bien fait rire, et je l'ai mise en images pour la lui offrir. Et comme l'auto-édition me titillait depuis un moment, je me suis lancé.

Ma maison d'édition me permet d'éditer mes projets personnels, qui ne trouveront probablement pas une place chez les éditeurs "classiques". Je ne crache cependant pas sur ceux-ci, et si un jour l'un me propose un contrat, j'accepterai. Mais je garderai cette structure, parallèlement, pour continuer à me faire plaisir.

Je fonctionne comme une asso 1901 : l'intégralité des bénéfices sert à financer le livre suivant. Cependant, ce système a un point faible : je ne peux dégager un salaire (ou complément de salaire) sans en faire pâtir mes projets.

L'avantage de l'auto-édition, c'est que je suis seul maître à bord, libre et sans pression ni calendrier. Je fais ce que je veux de A à Z, et le produit fini correspond à ce que je voulais dès le départ.

L'inconvénient, c'est que je suis seul à bord, donc à moi de faire l'auteur, l'éditeur, le correcteur, la secrétaire, le comptable, le représentant libraire, les démarches pour les salons, le tour des dépôts-ventes, la gestion d'internet, l'envoi des commandes, les devis et les commandes techniques chez les imprimeurs, etc. Ce qui n'est pas forcément compatible avec une vie de famille ou une vie professionnelle parallèle. En outre, par manque d'expérience, j'ai commis des erreurs techniques au niveau des livres, et j'ai dû attendre la 2e réimpression pour les corriger.

Voilou

Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas

Bravo !
Et tu arrives à vendre combien d'exemplaires de chaque livre ?

Merci pour ce partage de parcours !!
Quel genre de désillusions as-tu rencontrer à la 1ere impression de tes livres ? Comment choisis-tu tes imprimeurs et combien d'exemplaire imprimes-tu par titre ?
J'imagine que ça ne doit pas être facile tout les jours alors félicitations d'avoir osé sauter le pas !

Mon premier livre, "un loup trop gourmand" (début 2010), a été imprimé à 1000 exemplaires, et la première fournée est épuisée. je viens juste de le réimprimer, 1000 ex. à nouveau.

Mon deuxième, "mes doudous" (fin 2010), a été tiré à 1500 ex. J'en suis à peu près à la moitié du stock.

Mon troisième, "les nouvelles fables" (mi 2011) a été tiré à 1000 ex. J'ai dû en vendre 200. Mais celui-ci n'est pas un livre jeunesse, et concerne un public restreint, donc je ne m'attends pas à des ventes fulgurantes.

Pour information, mes ventes se répartissent ainsi (en gros) :
- 15% chez les libraires de Tarbes et de Pau. Ayant des enfants assez petits, par manque de temps et un peu par flemme, je l'avoue, je n'ai pas démarché au-delà de mes frontières Et à mon échelle et au vu des quantités imprimées, un distributeur a des tarifs assez prohibitifs.
- 15% en vente directe (commandes internet, bouche-à-oreille, copinage, famille)
- 70% en festival BD, salon du livre et salon jeunesse. J'en fais une quinzaine par an, uniquement dans le Midi-Pyrénées et l'Aquitaine, à quelques exceptions près. Quand mes enfants auront grandi, je pourrai augmenter mon rayon d'action et le nombre de manifestations...

Voilou

Et avais-tu une mise de départ ou tu t'es rapproché d'un organisme comme la chambre des commerces ou le conseil régional qui ont pu te soutenir financièrement ?

@Compotedebouille :

Ce ne sont pas des désillusions, juste quelques erreurs techniques.
- J'avais livré les textes en CMJN et non en Bitmap. Du coup, le lettrage était légèrement pixellisé.
- J'ai mis, pour les pages intérieures, un super papier glacé vernis de la mort-qui-tue. J'ai compris APRES pourquoi la première page dédiée aux dédicaces devait être d'un papier différent : à part le stylo-bille, rien n'accroche sur le papier verni. J'ai heureusement trouvé des feutres (initialement pour écrire sur les CD) qui accrochait.

Après, j'ai eu la chance de tomber sur des imprimeurs compétents et pédagogues...

Mon choix d'imprimeur est basé sur deux critères :
- le prix, bien sûr
- Dans les salons, je regarde la qualité des livres des autres auto-éditeurs, et si c'est positif, je leur demande leur avis et leurs adresses

J'ai été chercher une enveloppe chez Béthencourt...

Plus sérieusement, j'ai lancé une souscription auprès de mes amis et de ma famille, avec pour consigne de diffuser à leurs amis. Ca a été au-delà de mes attentes, puisque près de 300 livres étaient pré-vendus, c'est-à-dire une impression quasiment payée.

Belle aventure !!

Tu te débrouilles sacrement bien !

Oui, félicitations

C'est trop super ! Bravo !

C'est clair que moi non plus je ne savais pas ce fonctionnement à la base

Oui bravo!

Merci à toutes !

Mais bon, attention, ceci est UN fonctionnement parmi d'autres. Comme dit précédemment, j'ai le confort (immense) de ne pas vivre de mes ventes et de pouvoir agir à ma guise...

Aucun de mes amis "auteurs auto-édités" ne fonctionnent ainsi, certains subsistant grâce au RSA amélioré de quelques ventes, à une conjointe bien souvent fonctionnaire, ou à une vie passée sur les routes à cumuler les salons pour survivre, parfois au détriment de la vie de famille...

C'est pourquoi je ne conseille pas forcément l'auto-édition. Il faut une motivation et un investissement non négligeable.

En tous les cas merci pour ta franchise!

Jeanne

Oui, bravo à toi!

Merci de partager ton expérience avec nous!!!

Et bravo pour ton engagement!

J'ai vu que Daniel a développé ce sujet dans le post suivant :
https://livre-jeunesse.forumactif.com/t204-s-editer-soi-meme

Mais bon, si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas ^_^

Bravo SRCosset pour ces belles réussites, surtout avec des enfants en bas âge !

Par contre y'a un truc qui me chiffonne : tu dis être en micro BNC. Je connais ce statut puisque je le pratique pour mon activité de traduction. Je ne comprends pas pourquoi tu n'es pas en micro BIC puisqu'il s'agit d'une activité commerciale ? L'édition est une activité commerciale et n'a donc rien à faire en BNC.
Dans la pratique, ça ne change rien, sauf que le plafond n'est pas le même et les déductions forfaitaires non plus...

Alors là, aucune idée. C'est la conseillère, au centre des impôts (section entreprises) qui m'a "choisi" ce statut, sachant que je lui ai bien décrit mon affaire.

EDIT :
J'ai regardé sur le net. Apparemment, le BIC concerne les entreprises vraiment commerciales, avec des emprunts, des entrées, des sorties voués au commerce. Peut-être que la conseillère a choisi le BNC car l'argent tourne en circuit fermé ?

C'est ce qui fait le charme de nos métiers : nous sortons des cases. Sauf que du coup, souvent les gens ne savent pas...
Si tu veux mon avis, elle s'est trompée.
Le statut BNC concerne les prestations de services (ce qui n'est pas ton cas puisque tu vends des produits) : les sommes facturées et déclarées sont des honoraires.
De plus, en BIC ton chiffre d'affaires autorisé et ton abattement forfaitaire seront nettement supérieurs (ce qui est logique car il y a plus de frais dans le cadre d'une activité commerciale).
De toutes façons c'est auprès de l'Urssaf qu'il faut voir ça, pas les impôts. Et en général, à l'Urssaf, ils sont plus affûtés... Et ce sont eux qui déterminent les statuts en fonction de l'activité.

Par rapport à ton édit, forcement qu'il y a des entrées et des sorties, c'est le propre d'une activité commerciale et c'est bien ton cas : tu "achètes" des livres à un imprimeur et tu les vends en tant que produit fini.
Après je ne suis pas spécialiste non plus, si personne ne t'embête avec ton statut, c'est que ça doit convenir, mais c'est pas logique.

Mon épouse me souffle dans l'oreillette que ça vient peut-être du fait que je ne vis pas de mes ventes et ne dégage aucun salaire ?

Après, sur le principe, je suis tout à fait d'accord avec toi, c'est pas logique. Je me renseignerai

A la fin de l'année, tu fais forcément un bilan avec ton chiffre d'affaires que tu déclares. Ce n'est pas un salaire, malgré tout, tu as bien gagné quelque chose. Que tu décides ensuite de le réinvestir, c'est tes oignons.
Sachant qu'en micro on ne déduit pas de frais, l'abattement forfaitaire est là pour les compenser...
Tu peux tenter de te rendre à l'Urssaf, dans mon centre, ils sont charmants (bon faut toujours revérifier en cas de doute quand même). Il me semble que ce serait plus avantageux pour toi. Fais tes calculs mais il me semble que tu aurais un plafond (dépenses incluses) et un abattement forfaitaire d'au moins le double. Je n'ai plus les chiffres en tête.
De plus, même les petits dossiers ne sont pas à l'abri d'un contrôle par une personne zélée ou qui s'ennuie ou qui arrive dans le service et si tu es en faute, ben c'est de ta faute, pas de la leur ! C'est une règle d'or à laquelle on ne déroge pas dans l'administration. En l'occurence, ce n'est pas franchement grave, car je pense que ta formule actuelle est moins avantageuse.
Au niveau des impôts, ça te changera simplement de case (mais j'avoue que le moment de la déclaration est toujours une dure épreuve...)

Bon bah tu nous diras, hein !
Comme ça je saurai si je peux envisager une seconde carrière à l'Urssaf !

ok, je me renseigne et vous tiens au courant

Merci ^_^

Je prends le topic en cours ... en tout cas BRAVO pour ta motivation et ton parcours SRCosset

Je pense aussi que tu rentres dans la case BIC
Et en effet l'abattement est plus grand (50% au lieu de 34%), donc ce serait plus avantageux pour toi !

J'attends que le 15 août soit passé, je me renseigne et vous tiens au courant

Je m'excuse, c'est moi qui ait posé la question à la base et je ne réponds que maintenant...

En tout cas un grand merci pour ta réponse SRCosset Tu as quand même réussi à vendre pas mal d'exemplaires, c'est super!! Ca doit vraiment être intéressant (et épuisant^^) de s'occuper de tout de A à Z... C'est une des facettes de l'auto-édition qui me fait envie, je déteste l'effet de surprise quand il s'agit d'un travail d'impression (je tuerai pour du beau papier )

Tu as d'autres projets à venir?

Bon courage pour la suite

Merci !

Des projets, j'en ai pleins !!! Mais c'est un autre aspect de l'auto-édition : les finances ne suivent pas forcément la production.
Actuellement, le prochain livre (dessins humoristiques) est prêt depuis un an et devrait sortir fin 2012-début 2013 si le monde n'a pas disparu en décembre... Je bosse actuellement sur celui d'après, une BD. Après, j'ai un projet de livre jeunesse. Après...

Pour Nespouik (j'adore ce pseudo ^_^) : devoir s'occuper de tout de A à Z, c'est passionnant, mais c'est aussi éreintant et tu n'es pas à l'abri de surprises chez l'imprimeur quand même...

Je viens de découvrir le topic. Un seul mot : Bravo ! Allez, je vais peut-être tenter l'aventure...

Je tente moi aussi cette aventure malgré quelques peurs mais qui ne tente rien n'a rien ...  

Merci en tout cas pour nous avoir fait part de cette très belle expérience. Bonne continuation

c'est drôlement  courageux tout ça ! et tu en es où maintenant ? je rêve de faire tout ça, mais il faudrait un associé en fait. qui veut se lancer avec moi ? je ne fais que les textes.

je me pose progressivement la question puisqu'apparemment je suis douée pour trouver des binômes et qu'ils sortent des livres ^-^
... bon je n'ai pas un rond et une nouvelle maison avec mes futurs locaux à rénover alors ce n'est pas demain la veille que je pourrais le faire mais au moins j'ai progressivement les infos !

Voici quelques pistes si ça peut vous aider à monter votre projet :
http://www.csdem.org/Comment-devenir-editeur
et
http://www.sne.fr/editeurs/faq-de-l-edition.html

bonnes recherches et n'hésitez pas si vous trouvez des infos à me les envoyer je les rajouterais dans mon pearltrees qui aide apparemment pas mal de monde ^-^

Bonjour,

Je viens un peu tard sur ce sujet en espérant qu'il trouvera encore de l'écho. J'aimerais savoir si SRCosset, tu as réussi à savoir si ton régime BNC est conforme à ton activité,car je suis dans une situation similaire à la tienne, je travaille et crée à côté sous le régime BNC dans différents domaine ( peinture mosaïque ) avec un numéro SIREN et j'ai réalisé deux albums pour enfants que je souhaiterais auto-éditer mais je ne sais pas quel statut adapter en raison de cet aspect commercial que cela revêt. J'ai aussi des numéros ISBN que je n'ai toujours pas utilisés. Faut-il que le nom du demandeur ISBN soit le même que celui de l'auteur du livre? J'ai également découvert le site PIXALIB qui me semble intéressant pour l'auto-édition mais là encore, je pêche pour le statut ? Je patauge un peu dans tout ça! L'administratif, c'est épuisant! Merci d'avance pour vos réponses .

Mosasand

Pour ceux qui ont l'experience, pouvez-vous me dire quel est le grammage "standard" pour un roman jeunesse ? Et la taille de la police de caractere ?

Qu'est ce que tu entends par grammage ?

Pour la taille de la police, il n'y a pas de règle particulière. Chaque éditeur fait à sa sauce en fonction de ses objectifs.

Gramage : l'epaisseur du papier (Papier imprimante souvent 80g)
.
Je sais qu'il n'y a pas de regles mais si j'avais quelques exemples, ca m'aiderait à avancer.

J'imagine que tu veux te lancer dans l'auto-édition.

Oui, j'ai décidé de tenter pour un de mes romans jeunesse.

Du coup,  combien de signes et quelle tranche d'âge ?

105000 signes et 9-12 ans, meme tranche que le gorille.

J'ai un livre qui correspond à peu près à ta description. 90000 signes pour les 10-12 ans. Pas d'illustrations à l'intérieur.
Le poids du livre: 150 grammes pour 63 pages recto-verso et une couverture cartonnée. La taille de la police: 15.
Voilou

63 pages, cela me parait peu surtout avec une police de 15. Et en plus selon la police de caractere, 15 cela peut etre plus ou moins gros.
Ca ce sont des details pas faciles à déterminer !
Merci en tout cas !