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Un petit conte de Noël

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Message par Infinitive Jeu 8 Déc 2011 - 12:37

"C'est un jour comme un autre. Enfin presque. C'est Noël. C'est Noël et il fait froid. Un froid glacial. Qui entre sous le manteau de Marie. C'est comme une gifle de glace qui lui fouette les reins. Il faut dire que le manteau de Marie n'est plus très jeune. Il en a surement vu des hivers. Il a fini par s'user. Par s'étioler. Comme Marie d'ailleurs..."

A force que vous me disiez toutes et tous de ne pas mettre mes textes en entier, je finis par les enlever... D'autant que certains sont en mains !!!

Merci de vos conseils...


Dernière édition par Infinitive le Lun 16 Jan 2012 - 7:46, édité 1 fois
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Message par nicole arnaud molins Jeu 8 Déc 2011 - 18:01

très beau ton conte de Noêl!felicitations
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Message par Infinitive Jeu 8 Déc 2011 - 18:10

Merci Nicole...

C'est un des "compte de la tendresse ordinaire"

Comme Bamako et Valériane.
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Message par muriel gestin Jeu 8 Déc 2011 - 21:27

Ah, c'est pas possible, ça ! Tu m'as encore fait pleurer... va falloir que t'arrêtes maintenant !
Je blague, continue s'il te plaît. J'adore tes histoires, leur rythme et la tristesse que tu y glisses à force de mots tout simple.

Chapeau bas...
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Message par Infinitive Ven 9 Déc 2011 - 7:15

ben dites, merci les filles... Un petit conte de Noël 601663

Ca pourrait faire une petite série de livres pour enfants vous croyez ces contes ?
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Message par sophie H Ven 9 Déc 2011 - 7:43

Trop beau !
ça me fait penser à la petite fille aux allumettes que ma mère me lisait étant petite.
J'ai des images plein les yeux !
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Message par ChiliConCacahuete Ven 9 Déc 2011 - 9:27

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Message par muriel gestin Ven 9 Déc 2011 - 11:00

Infinitive a écrit:ben dites, merci les filles... Un petit conte de Noël 601663

Ca pourrait faire une petite série de livres pour enfants vous croyez ces contes ?

Oui je pense aussi, par contre il faudrait que tu prévois un kit prêt à l'emploi, du genre le livre ET le paquet de mouchoirs qui va avec lol!.
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Message par Kikoum Ven 9 Déc 2011 - 11:19

lol muriel ^^

Oui c'est très beau, très jolie écriture. Il y a des phrases qui claquent bien. Bravo bravo
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Message par Kitanae Ven 9 Déc 2011 - 23:27

Infinitive, mais comme c'est beau ce que tu écris I love you
Je suis faaaaaan Un petit conte de Noël 823863
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Message par Nanoux Sam 10 Déc 2011 - 0:13

Très belle histoire... pour les enfants je ne sais pas mais en tout cas ça marche sur les adultes... ! Un petit conte de Noël 535425
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Message par Infinitive Sam 10 Déc 2011 - 8:16

Ca me fais super plaisir vos remarques... Par ce que j'écris sur un coup de tête, d'un jet et me dis à chaque fois que c'est du n'importe quoi. Que ça n'a pas de réelle profondeur, que je suis dans le pathos etc.

J'ai un roman qui va peut-être être édité en avril (réponse de l'éditeur le 20 décembre) j'ai mis 3 semaines à l'écrire et deux ans à me décider à l'envoyer !! J'ai recu un refus...

Faillis le jeter moi !! Ma fille l'a récupéré dans la benne...
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Message par Nanoux Sam 10 Déc 2011 - 11:18

Ca me rappelle moi... J''écris des histoires pour mes enfants et puis un jour en me baladant dans un salon du livre, ma fille a fait le lien avec une illustratrice et tout a changé... J'écris maintenant pour eux mais aussi dans le but de les partager avec d'autres enfants...

Me:D rci nos filles!
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Message par sophie H Sam 10 Déc 2011 - 11:21

magnifique !!
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Message par muriel gestin Sam 10 Déc 2011 - 12:26

Infinitive a écrit:Ca me fais super plaisir vos remarques... Par ce que j'écris sur un coup de tête, d'un jet et me dis à chaque fois que c'est du n'importe quoi. Que ça n'a pas de réelle profondeur, que je suis dans le pathos etc.

J'ai un roman qui va peut-être être édité en avril (réponse de l'éditeur le 20 décembre) j'ai mis 3 semaines à l'écrire et deux ans à me décider à l'envoyer !! J'ai recu un refus...

Faillis le jeter moi !! Ma fille l'a récupéré dans la benne...

C'est Stephen King qui avait jeté "Carrie" à la poubelle. C'est sa femme qui avait récupéré le manuscrit !
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Message par Connie Sam 10 Déc 2011 - 13:27

Superbe cette histoire!
Tu as vraiment une bonne plume Infinitive, alors je t'en supplie ne jete plus jamais un de tes écrits !!! Ce serai un crime lol
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Message par sophie H Sam 10 Déc 2011 - 13:48

Comme quoi !
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Message par Infinitive Sam 10 Déc 2011 - 14:59

Embarassed Embarassed Embarassed Embarassed Embarassed

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Message par muriel gestin Sam 10 Déc 2011 - 19:18

Je suis trop nulle ! D'abord j'ai oublié de te féliciter pour ton roman : félicitations ! Voila ça c'est fait.
Ensuite j'ai oublié de te demander à quel type de public il s'adresse.
Ah et puis une chose encore, tu m'as intriguée avec tes trois semaines d'écriture... si je puis me permettre une simple petite question, il fait combien de mots ton roman ? Je sais je sais, j'suis curieuse.
En tout cas j'irai l'acheter Very Happy.
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Message par Kitanae Sam 10 Déc 2011 - 23:10

oui, alors moi, je suis encore plus curieuse que Muriel : il parle de quoi ton roman ?
Moi aussi j'irai l'acheter !
@Muriel : géniale l'info sur Stephen King What a Face Incroyable des fois une carrière à quoi ça tient!
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Message par Infinitive Dim 11 Déc 2011 - 0:41

Alors pour répondre à toutes les deux : 41 000 mots. Ce n'est pas un gros truc... Mais bon...

Résolument pour adulte.

L'histoire ? Celle de l'amour désespéré d'un homme pour sa femme décédée... Sa marginalisation et le miracle des rencontres qui en découlent...

Ben dites, c'est difficile une quatrième de couverture... Si la décision est positive ils la feront tout seuls !!!

Je vous poste ci dessous (hors sujet mais bon... Audie, pardon mais je ne sais pas où le mettre ailleurs...) un petit extrait... Les 2 premières pages. Cela vous donnera le ton...

Il dormait, du sommeil doux de l’homme en paix.

Dans ses cheveux, le soleil, indiscret et matinal, déposait un reflet blond. Il semblait être encore un enfant. Il était un enfant.

21 janvier 7 h 00

Le réveil me hurle la cinquième symphonie dans les oreilles. C’est insupportable. Je pourrais le fracasser contre le mur. Impossible. Je ne peux pas. Je ne dois pas. Je suis civilisé. Je tente une extraction de dessous la couette. Pas envie, il fait froid. Sur les vitres, le gel a pailleté le verre. Allez encore cinq minutes.

Dans la salle de bain, Julie barbote bruyamment dans la douche. Ça me fait sourire. Aujourd’hui elle part pour trois jours, je n’étais pas vraiment d'accord, mais je n’ai rien dit. Ma Julie. C’est la dernière fois, elle ne le sait pas encore, mais c’est la dernière fois. Dans 6 semaines elle chargera, sur une poussette, un baluchon de chair et de couches culotte.

Elle interrompt mes pensées, mon bel hippopotame est enfin prêt, sa petite valise à roulettes pleine à craquer est en attente sur le paillasson. De la voir partir, j’ai un pincement dans les tripes. Je me ramollis, me délite, elle m’affadit la bougresse. Elle et son bidon tout rond.

Elle est sortie en coup de vent, son haleine tiède sur ma nuque, comme un souffle. Un effleurement. Elle colorie ses lèvres d’un rose tirant sur le mauve. J’aime ses baisers si légers, jamais ils ne laissent de traces, ils brûlent juste ma peau, la fine couche d’épiderme entre mes cheveux et le col de mon pull. J’aime ses baisers que je fais semblant d’ignorer. Un jour, je le lui dirais.

Elle est partie, dans un sourire, dans un éclat de voix. Gaie, enjouée, à peine réveillée, déjà trépidante. Elle m'use dès le matin, elle se lève comme le soleil. En entier. Elle n’est jamais à moitié comateuse, son papotage matinal et unilatéral berce mon amorphe éveil.

Elle va rentrer dans trois jours, fatiguée d’un séminaire à parler, exiger, parfaire et organiser. Crevée, mais aimante. Elle se posera légère sur le canapé, comme un papillon sur une brindille. Prête à s’envoler encore vers la salle de bain dans un déhanchement mutin. Puis elle finira par s’endormir, après mille babillages que je n'écouterai pas, en posant sa tête brune sur mon épaule… Je l’aime. Lui ai-je dit ce matin ? Lui ai-je jamais dit d’ailleurs?

Merde, son écharpe ! J’entends son pas de gazelle qui résonne dans l’escalier. Le bandeau de soie est posé sur la poignée de la porte. Elle descend vite, trop vite, le marteau de ses talons frappe les dernières marches, son ventre rond devrait pourtant la freiner. Je cours, à poil, vers la fenêtre, déjà la porte du hall d'entrée s’ouvre en grinçant.

Elle sort, éclat de couleur sur le trottoir, elle trotte, se retourne, me voit à la fenêtre, l’étole brandie comme un étendard. Elle me sourit, son nez instantanément rosi par le vent vif. Elle lève ses deux bras et je lâche le voile de tissu fin. Je ris à pleine gorge de la voir reculer en essayant d’attraper la capricieuse écharpe. Son ventre est presque gracieux vu de là-haut… Elle pirouette, descend du trottoir.

Je hurle, elle rit. Je hurle, mauve le foulard, je hurle dans le frémissement de la tôle, dans le vacarme des freins. Je hurle quand son corps se désarticule sur le pare-choc de la voiture. Je hurle encore quand il retombe disloqué sur le trottoir, je hurle toujours quand la voiture roule sur son bras droit. Et dans l’instant de parfait silence qui suit, je me rends compte qu’elle n’a pas bronché. Pas un bruit. Pas un cri. Seul le son mat de son crâne sur le poteau du feu vert. Rouge… Vert… J'ai, dans les narines, une odeur d'acier frotté. Son corps est là, couché sur l’asphalte, il paraît presque qu'intact. La courbure de son bras est surprenante. Son ventre rond est encore rond. C’est la seule évidence de cet instant.

Je pose sa tête sur mes genoux et j’attends. Les yeux mi-clos. Les doigts englués de son sang. Pourpre et chaud.

21 janvier 7 h 04

Un homme tient l’écharpe mauve. Il pleure cette femme qu’il ne connaît pas et qui semble endormie dans mes bras. Je tends la main, il y dépose le voile fin. De la soie. Lisse et brillante, souple, insaisissable.

L'histoire s'étale sur 4 mois... Un peu comme un journal intime. On le lit se perdre, de déliter, sombrer dans une folie douce (il parle avec sa défunte femme, est amie avec une vieille dame étrange, brodeuse d'oiseaux. rencontre des gens dans le parc ou il a élu domicile).. Et puis... Et puis je ne vous dis pas le reste !! Sinon je gache tout le suspens !!!

L'éditeur m'a dit en parlant des 50 dernières pages : c'est absolument diabolique, on est embarqué et on se retrouve comme un con !

Alors je ne vous dis rien de plus !!!

Very Happy Very Happy Very Happy
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Message par ChiliConCacahuete Dim 11 Déc 2011 - 0:58

affraid Tu es redoutable de talent! J'achète! J'achète de bounce suite bounce je veux savoir la suiiiiiiiiiiiiiteeeeeeeeeeeeee!!!!j'aime, j'adore, c'est vraiment un style d'écriture qui me parle! tes phrases me donne des frissons!!!!
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Message par muriel gestin Dim 11 Déc 2011 - 12:11

Super ! J'achète. Very Happy
Tu sais à qui me fait penser ton style d'écriture des fois ?
Un peu à Giono avec ses phrases courtes, un peu comme des coups de poignards.
J'suis fan ...
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Message par Infinitive Dim 11 Déc 2011 - 19:35

Giono ??? Euh là... C'est un de mes écrivains phare... Giono ??? Alors un tout petit peu... Sourire... N'empêche que ça me fait super plaisir !
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Message par muriel gestin Dim 11 Déc 2011 - 19:51

Ben c'est ce que je pense...
Moi aussi c'est un de mes auteurs préféré. "Que ma joie demeure", je l'ai lu, relu et puis re-relu. Et "la rondeur des jours"...
Tiens, rien que d'en parler ça me donne envie d'y replonger.
En tout cas c'était sincère comme remarque, c'est ce que je ressens Very Happy
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Message par Keren Lun 12 Déc 2011 - 3:42

Moi ausi j'achète !!!!!!!!!! je veux connaitre la suite.bounce

bravo c'est génial !!!!

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Message par Infinitive Lun 12 Déc 2011 - 7:34

Bon la fin du 1er chapitre et c'est tout hein ????!!!! lol....

21 janvier 8 h 24


C’est étonnant comme le bruit s’est arrêté. D’un coup. Non, pas arrêté, assourdi. Quand j’étais gosse, j’adorais mettre ma tête sous l’eau, dans la baignoire. C’est pareil. On entend des sons qui, habituellement, sont noyés dans le brouhaha. Je les perçois, mais comme étouffés. Le reste disparaît. Une brume de bruit.

8 h 38


Je roule, dans cette brume, derrière l’ambulance. Je colle au pare-choc. Dans ma poitrine, mon cœur, comme un pendule affolé, semble vouloir se broyer contre mes cotes. Si ce feu reste vert, elle va vivre. Orange. Orange, ce n’est pas rouge… Si celui-là passe au rouge, elle mourra. Vert. Si le feu passe… Je ne dois pas lâcher cette saleté d’ambulance. Il faut qu’elle entende les pulsations chaotiques de mon cœur. Il faut qu’elle entende mon murmure. Nous coupons la ville d'une stridence infernale, l'ambulance hurlante, suivie de ma petite bagnole noire, collée à elle, comme une verrue de ferraille. Passer la place des martyrs, tourner à gauche ensuite, reprendre cette petite rue mignonne, pleine de boutiques encore closes à cette heure. Encore une placette au bout de la contre-allée, puis ce sera le grand boulevard. La chaussée est encore humide d'un nettoyage matinal. Chaud ce virage, chaud, le feu est vert. Respire ma belle, respire.

8 h 39


L'ambulance redresse avec douceur. Sur le trottoir, une vieille dame trotte dans la brise, elle hésite une seconde et traverse brutalement, l'ambulance pile. Derrière, je suis debout sur les freins, à ma droite, une camionnette blanche. L'homme au volant a les yeux agrandis d'effroi. Putain non ! Ma cage thoracique est un carcan semé de pointes aiguës. La camionnette vire sur deux roues, la vieille dame s'enroule sur son capot, l'ambulance braque à gauche violemment, grimpe sur le trottoir, l'un de ses pneus éclate au contact rude d'une bouche d'égout.

La camionnette est couchée sur le flanc. Ma bagnole s'est littéralement encastrée dans son aile. Je ripe de mon siège. Une douleur à la tête me rappelle que j'ai heurté le pare-brise. Sans un regard pour les passagers qui s'extirpent de l'autre véhicule, je cours vers ma Julie. Une nausée me tord quand mon regard se pose sur le corps affaissé de la vieille dame. Les portières de l'ambulance s'ouvrent en grand, les infirmiers en descendent affolés. Remettre sur la route cette putain de chambre de survie, changer la roue avec le grand mec, l'autre est déjà en alerte sur les passagers de la camionnette. Veiller Julie, dont le cœur hésite. Julie qui maintenant perd son sang à gros bouillons et qui, sanglée sur sa civière, n'a pourtant pas bougé un cil.

9 h 19


L'ambulance repart après de longues minutes, laissant le chaos derrière elle. Les pompiers sont là, penchés sur les passagers de la camionnette blanche. Deux d'entre eux enveloppent d’attentions le corps broyé de la vieille dame. La place calme est devenue un champ de bataille.

Entrée des urgences. Le « EN » est en rideau. Ça veut dire quoi … « TREE ? » Trait ? Son cœur bat je le sens dans mes tripes.

Quand j’arrive dans le hall d’accueil, elle a déjà glissé sur les quatre roues d’une civière, recouverte d’un drap jaune. Un essaim bourdonnant autour d’elle. J’ai vu les portes battantes, au bout du couloir, l’absorber. Gobée. Régurgitée en Réanimation. Ma tendre pouliche domptée, attelée aux machines et perfusions. J’ai collé mes deux mains et mon front sur le hublot des portes battantes. Les limbes, nous y sommes. J’ai foi mon Dieu, j’ai foi. Ne m’enlève pas son éclat de rire, la brûlure de son baiser de soie sauvage sur la nuque. Ne m’enlève pas ses jambes repliées sur le canapé, ses pieds nichés dans de petits chaussons de danse roses. Sa cendre de cigarette perpétuellement égarée à côté du cendrier.

« Oui, mais pas plus de deux minutes. Je vous attends, nous devons vous parler. »

Je souris, béat.

10 h 07


Bordée de machines, elle me la joue science-fiction. Trait cahotant sur l’écran noir. Son cœur. Merci mon dieu. Le drap lui voile la poitrine, son ventre est toujours une douce colline. Inspirer, expirer, inspirer, c’est bien ma belle. Rien n’a changé. Je pose ma main sur la sienne. Tiède et douce. L’index est pris dans une coque qui rythme son activité cardiaque. Pourquoi ils ne disent pas son cœur ?

Je n’ai pas senti mes larmes. Une infirmière moche me donne une boîte de mouchoirs en papier. Une boîte à la con, qui vous fait un sourire en dégueulant des carrés duveteux. J’en prends plusieurs. Il en reste toujours un qui sort à moitié de la boîte. C’est agaçant.

« Il faut la laisser, monsieur, le chirurgien veut vous voir. »

Ça ne fait pas deux minutes. J’en ai passé au moins une avec les mouchoirs. Ça ne compte pas. L’infirmière moche me saisit doucement le bras. On ne devrait mettre que des gens magnifiques dans ces lieux ou la vie hésite. Je vais le dire au chirurgien, c’est important.

10 h 12


Ils sont trois, debout. Le chirurgien me montre un siège. Sur son bureau, un grand sous-main en cuir. Les stylos sont parfaitement alignés. Le PC est allumé. Il tortille un trombone nerveusement.

« Activité cardiaque maintenue artificiellement… »

Il y a un insecte sur le bureau, il longe le sous-main.

« Plus d’activité cérébrale… »

C’est quoi ce putain d’insecte ? Ça vole non ? C’est plus petit et moins gras qu’une mouche.

« Situation critique, choix à faire. »

Un insecte en janvier c’est nul. Une blatte ? Non trop petit.

« L’enfant… »

Un bébé blatte ? Ça fait comment les mères blattes ? Ça pond et ça se casse ? Ça pond, les œufs se démerdent et ça se casse. Les œufs deviennent des bébés blattes. Ils se démerdent.

« Décision immédiate, nous sommes désolés, monsieur. »

Finalement la mère blatte, c’est juste une couveuse.

« Souffrance fœtale… »

La mère blatte ça se trouve, elle pond et elle meurt. Les éphémères font bien ça.

« Césarienne… »

Ça ne meurt pas, en hiver, les blattes ?

« Vous avez bien compris Monsieur ? Chaque minute compte. Cela fait 1h20 que son cœur est maintenu artificiellement. La prochaine attaque sera fatale à l’enfant. »

Je souris bêtement. L’enfant, j’avais oublié l’enfant.

En fait je m’aperçois que je n’arrive pas à y penser vraiment. Je veux dire comme à une personne. Comme à quelque chose de vivant. Pour l’instant ce n’est encore que Julie, ses larmes et ses colères tumultueuses, ses courses aux pots de peinture. Sa chasse aux fringues pour rase moquette.

L’enfant ? Quel enfant. Moi j’attends de le voir pour le croire, de l’entendre pour l’écouter. De le porter pour le sentir en moi. L’enfant, avant, il est à elle. En elle. Elle voudrait que je le ressente.

Sourire…

Je fais comme si. Mais il est juste en elle. Mon cerveau ne réussit pas à projeter une image. Même pas essayé à vrai dire. Je ne me sens pas coupable. La maternité c’est mécanique, ça s’applique à la minute de conception. Comme une peinture spéciale femme.

Reconnaissance en paternité. C’est l’instant où l’homme donne son nom. À cet instant précis, il décide de reconnaître son enfant. Merde ! Il le reconnaît. Avant il hésite et tâtonne. Dans le meilleur des cas, il niaise en accompagnant la mère. Il s’approprie comme il peut les timides palpitations ventrales d’un utérus distendu.

Pas trop en retrait. Histoire de n’être pas trop largué. Pas trop en retrait. Elle veut que j’assiste à l’accouchement. Encore une drôle d’idée. Comment vais-je faire ensuite pour trouver à nouveau merveilleux et doux cette béance, cet espace torturé pendant de longues heures ?

Pourtant, j’adore les couleurs que la grossesse met sur les joues de Julie. C’est moche comme mot « la grossesse ». C’est moche alors que l’état qu’il définit est, somme toute, assez sympa. J’adore son ventre tout rond. Rigolo à s’étirer comme un ballon de baudruche. Ses seins devenus mammaires, sexy en diable. Ses fesses plus dodues creusées des petites vallées d’une légère cellulite. Son appétit sexuel, la coquine. Et puis aussi ce rayonnement. Quelque chose d’elle, qui m’échappe et me la fait redécouvrir.

« Monsieur, votre femme a perdu les eaux il y a presque 30 minutes. Nous ne pouvons plus attendre. Nous allons les perdre tous les deux. »

J’ai attrapé son poignet avec la fulgurance d’un serpent qui mord.

Enlevez-lui, enlevez-lui le bébé !

« Nous avons une chance, Monsieur, de sauver l’enfant. Pour votre amie, je veux dire votre compagne, l'accident de l'ambulance... Enfin je veux dire, une demi-heure plus tôt, nous aurions peut-être pu la sauver... Mais là... »

C’est ma femme ! Je ne l’ai pas épousée, mais c’est ma femme !

Une demi-heure... Une seconde sur le trottoir de la maison et puis cette vieille folle...

« Votre femme n’est plus là. Nous ne pourrons pas la maintenir très longtemps. Vous comprenez ? Son activité cérébrale est nulle. Son cœur bat, elle respire artificiellement. Mais elle n’est plus là. »

C’est une mère blatte.

Ils se sont envolés comme une brassée de moineaux, sans un mot, dans le bruissement de leurs blouses blanches. Une sonnerie d’urgence vrille mon cerveau. Où est passé le bébé blatte, il contournait le clavier tout à l’heure. Il y a une éternité. Il doit être adulte. J’ai envie de Julie. Physiquement. J’ai envie d’être en elle. De pilonner son ventre tendre. De chasser cet intrus. Mort cérébrale. Comment vit-on sans cerveau ?

« C’est impossible Monsieur. Vous comprenez ? C’est impossible. Elle ne se réveillera plus jamais. Ne pensera plus, ne bougera plus, ne mangera plus. Toutes ses fonctions primaires sont soutenues. Drain urinaire. Perfusions. Elle n’a plus d’autonomie physique. Elle décédera à la seconde ou nous couperons le stimulateur cardiaque et le respirateur artificiel. »

10 h 32


Donnez son cœur, ses reins, son foie, ses poumons, ses cornées. Mais ne touchez pas à son cerveau. Il est mort, charognards.

Je n’arrive pas à structurer. Elle est là douce et chaude. Allongée dans son lit. Ils veulent la vider. La vider de tout son contenu. Emporter son cœur ? Mais je suis dedans ! Bien ennuyé, qu’il va être, celui qui va le récupérer. Bien ennuyé. Son foie. Elle aime le rhum blanc avec un zeste de citron. Prenez son foie ! Ses poumons ? Elle fume comme un pompier. Seule la grossesse a réussi à la freiner. Ils n’en veulent plus… Sourire… Tu vas voir ma belle, à l’usure, on va les avoir ! Mais je vous en prie, ne toucher pas ses yeux… Elle me regarde, elle sourit, elle recule. Fracas. Le foulard mauve qui vole autour d’elle et délicatement, comme un oiseau fatigué, se pose sur la chaussée. Pas ses yeux. Par pitié.

11 h 08


J’ai entendu l’enfant pleurer, un vagissement de rage et de douleur. J’ai foncé aux toilettes vomir le café sucré mêlé d'une bile acre. Mes mains accrochent la porcelaine bleue de la vasque. Une trace d’urine sèche sur la lunette. Je vomis de plus belle.

14 h 14


Ils ressortent deux par deux, chacun tenant l’anse d’une glacière bleue. Sans un mot, sans un regard pour moi, ils filent vers le fond du couloir et s'engouffrent dans l'ascenseur dont la porte est maintenue ouverte par une infirmière. Ils s'y s'entassent tous les six. Sur la pelouse verte de l'hôpital, deux hélicoptères se sont posés tout à l'heure. Ils partent l'un après l'autre, monstrueuses et gigantesques libellules avalant ma Julie, découpée en tous petits morceaux, bien protégée dans les glacières bleues. Par la fenêtre de la salle d'attente je les vois s'élever, insectes titanesques. Leurs carcasses de ferraille disparaissent un instant au-dessus du toit et puis repassent à ras des cheminées. Ils se couchent un instant, en dessinant une courbe serrée et s'amenuisent lentement sur la ligne de l'horizon. Je suis des yeux, les petits points noirs devenus, par la distance, de minuscules imperfections dans la clarté de l’après-midi hivernal, je les suis jusqu'à ce que la brûlure insidieuse du soleil constelle mon regard de taches brunes.



C' EST TOUT !! Si je ne suis pas éditée je vous posterais la suite... Comme ça, il y aura au moins quelques personnes qui me liront !!! Razz Razz Razz Razz
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Message par muriel gestin Lun 12 Déc 2011 - 11:44

Ah c'est super !
Je suis sûre que tu seras éditée.
Arff, va falloir attendre pour avoir la suite maintenant... Sad c'est nul d'attendre après un début comme ça...
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Message par Infinitive Mar 13 Déc 2011 - 6:34

lol.. Y'a plus qu'a souhaiter que je ne sois pas éditée .. Et zouuu de désespoir, je vous poste l'intègralité du roman !!!

Non... On souhaite pas ça hein ???!!!!
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Message par ChiliConCacahuete Mar 13 Déc 2011 - 9:48

AAAAh non on souhaite pas ça!!!!! (croise les doigts)


( a part ça, désolé pour le skype d'hier mais mon petit se paye une grosse bronchiolite alors c'était un peu panique à bord! j'espère qu'on pourra remettre ça!)<HS OFF
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Message par Infinitive Mar 13 Déc 2011 - 12:43

Pôvre petit bouchon... Prend bien soin de lui... On remettra ça bien sur !!

Il le faut d'autant qu'on a plein de choses à se dire (Valériane et ta petite fée triste...)
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