Interro écrite

Bonjour ici.

Comme d'aucuns le savent, s'ils ont jeté un oeil à mon message de présentation, mon projet en cours n'était pas, au départ, spécialement destiné à la jeunesse.
Je pensais plutôt m'adresser à l'enfant qui sommeille (encore) chez les adultes que nous sommes toutes et tous devenus.
Les gens du monde de l'édition qui ont lu ou à qui j'ai parlé de mon texte m'ont dit que puisque mon héros avait 12 ans, ce serait forcément considéré comme un livre jeunesse.
Du coup, je me suis intéressé à la littérature jeunesse pour me faire une idée de ce qui y était proposé.

Ce que j'y ai lu, vu ou découvert m'a amené à me poser plusieurs questions.Je vous en livre quelques unes, en espérant que vous voudrez bien y répondre:

1/ Quand on écrit pour la jeunesse, faut-il adapter son niveau de langage? Sans aller jusqu'à écrire en style sms ni en pseudo langage "Djeun's de ouf, sa mère!" Mon style est peut-être un peu trop littéraire et trop châtié... (Faut dire qu'il a été vilain, alors je l'ai châtié...)

2/ L'incipit. Nous savons tous, quel que soit le public visé, que les premières lignes et le premier chapitre donnent le ton et servent au lecteur à se faire une idée rapidement.
D'après ce que j'ai compris, en littérature jeunesse, c'est encore plus important. Un éditeur de chez Rageot, rencontré sur un salon m'a dit: "Aujourd'hui, le jeune lecteur est un presse-bouton, s'il ne se passe rien dans les 4-5 premières pages, il zappe..."
S'il a raison, je me dis qu'il faut sans doute que je retravaille le début de mon texte, car la première partie de mon 1er chapitre sert surtout à planter le décor. Devrais-je tenter de l'aborder autrement?

3/ Il se trouve que j'ai écrit ce texte en 2016 et à l'époque n'avais pas pensé qu'il y aurait la pandémie de Covid. Comme l'histoire commence en juillet 2020, croyez-vous qu'il faille que j'évoque le sujet ou non?

Afin que vous puissiez vous faire une idée, je vous livre le tout début ici et si c'était possible, j'aimerais savoir si l'un ou l'une d'entre vous accepterait de lire mon 1er chapitre afin de me donner son avis.
Merci d'avance pour vos réponses et ne craignez pas d'avoir la dent dure, j'ai le cuir épais! 

Extrait:

1/ Ils sont au départ.
 
 

Je te rends ma copie.
1) Oui, on adapte son langage pour que le texte soit accessible et compréhensible.
2) Pour avoir écrit des romans pendant plus de 10 ans chez Rageot, je ne peux que confirmer. Je te conseille de lire le 1er chapitre de la quête d'Ewilan de pierre Bottero. C'est un bon exemple.
3) Pour le covid, je n'en sais rien.
Sur ton texte: on dirait effectivement que tu t'adresses à des adultes. Tu peux commencer directement par le dialogue et ensuite caser des renseignements sur les personnages.
"tambouriner"; "taureau par les cornes", c'est daté, comme dirait mon éditrice.

Merci de ta réponse, toujoursinvit.

toujoursinvit a écrit:Sur ton texte: on dirait effectivement que tu t'adresses à des adultes.

Je confirme. Avant qu'on m'explique en long en large et en travers que mon héros ayant 12 ans c'était forcément un livre pour la jeunesse, je ne l'avais pas écrit dans cet esprit là.

J'ai suivi ton conseil et suis allé lire sur la toile, les deux premiers chapitres de la quête d'Ewilan. 
Moi qui suis frappé de logorrhée verbale et farouche ennemi de la concision, je ne sais pas si je serais capable d'écrire avec une telle simplicité.

ATTENTION! ce qui va suivre n'est pas une critique mais un constat... (inutile donc de me jeter à la face tout ce qui vous tombe sous la main, d'autant que je sais à quel point Pierre Bottero est révéré dans le monde du livre jeunesse).
En première lecture, j'ai eu l'impression qu'on me prenait pour un débile profond doté d'à peine 200 mots de vocabulaire... J'ai trouvé le style scolaire et d'une platitude navrante.
Moi qui suis un adepte de Tolkien, de Robert E. Howard, de Jack Vance ou de Moorcock, j'ai trouvé que l'apparition du chevalier et son combat avec l'être hybride, avait un côté cartoon et un peu niais...

Sauf que je savais que tu ne m'avais pas envoyé lire ça par hasard et que ni le regretté Mr Bottero ni toi, n'êtes des crétins patentés.
J'ai donc relu plusieurs fois ces deux chapitres avec un oeil moins critique et plus analytique. Et j'ai pris la réalité en pleine poire.
Ce que j'ai écrit n'a (dans l'état actuel où il est rédigé) aucune chance de séduire un éditeur jeunesse et encore moins un public ado. (12-14).

Je te remercie vivement pour cet éclairage, car tu vas m'éviter de longs mois d'attente et de frustration. Il faut que je cesse de chercher un éditeur jeunesse (et de griller ainsi mes cartouches) et que je réécrive tout le bazar sous une forme différente.
Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule (en principe), j'ai eu hier, deux retours de professionnels qui m'ont confirmé ce que tu m'as fait entrevoir.
Je sais maintenant que le fond est bon, que l'histoire tient la route et qu'elle est attrayante et originale, mais que ce sont la forme et la structure qui pêchent. (trop volumineux, construction trop classique, vocabulaire et niveau de langage trop riche ou trop élevé pour un public jeune).

Le seul bémol, pour moi est de savoir si je vais être capable d'adapter mon histoire et mon style au public désormais visé.

toujoursinvit a écrit:"tambouriner"; "taureau par les cornes", c'est daté, comme dirait mon éditrice.

D'accord, je comprends ça, moi aussi je suis daté, d'abord!
Mais surtout, je ne saurai pas identifier ce genre d'écueils, ni par quoi les remplacer.
Je suis navré, mais je n'ai sans doute pas fini de vous casser les pieds avec des questions saugrenues...

Tu n'as plus qu'à enlever les 300000 signes de descriptions diverses. Ecrire pour la jeunesse, c'est dire en 10 mots ce que les autres délayent en 50.
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, écrire pour la jeunesse est un exercice difficile.

Alors ça c'est ce que j'appelle un excellent conseil!!
Je n'aurais pas songé à le formuler ainsi, n'étant pas très doué pour la concision.
Que le fait d'écrire pour la jeunesse soit un exercice difficile, est une chose à propos de laquelle j n'avais aucun doute.
En serai-je capable, est une autre question...