Dur dur d'être originale...

Après le sujet "comment savoir si c'est bon", moi je propose "comment savoir si c'est original..."

A l'occasion de la foire aux tandems qui vient de paraître, j'ai lu un un extrait qui ressemble presque mot pour mot (et pas juste une phrase, là, les 3/4 de l'extrait) à un texte que j'ai écrit avant février 2013, et... que je n'ai jamais envoyé à aucun éditeur ni à personne, ni à moi même, ni publié sur un quelconque blog, même mes enfants ne l'ont pas lus celui là... Je suis un peu sous le choc! Bref je le mets aux oubliettes j'imagine, puisque là c'est moi qui serait accusée de plagiat, même si la suite diverge j'en suis sûre...

Mais la question que je me pose, est ce qu'on est 2 grands esprits qui se rencontrent, est-ce qu'on manque d'originalité, ou est-ce qu'on aurait déjà vu ça quelque part, dans un livre déjà publié...

Quand on a une idée, comment être sur qu'en fait on ne se souvient pas inconsciemment de quelque chose qu'on a deja vu mais dont on n'a pas de souvenir conscient?...

Il y a tellement de choses déjà publiées, on ne peut pas les connaitre toutes, et même si on les connaissait, alors on risquerait encore plus de s'en inspirer....

Alors on peut googler je sais, et on regarde sur le site de ricochet... mais on peut utiliser les mauvais mots clés et ne rien trouver, ça ne veut pas dire que ça n'existe pas déjà quelque part...

Ma confiance en moi est au plus bas, je crois que je vais aller rigoler un peu en regardant cet autre sujet bien sympathique...

Tout le monde s'inspire de tout le monde et là, évidemment, je ne parle pas de plagiat. Chaque grand peintre a subi les "influences" de tel ou tel autres; chaque musicien est inscrit dans tel ou tel courant. Pourquoi en serait-il autrement pour les écrivains?
Après, trouver un angle original, c'est toujours compliqué mais c'est ce qui rend notre travail passionnant. Quand Anne Fine fait écrire un journal intime à un chat, c'est original; quand Bernard Friot écrit des histoires très courtes, pressées, c'est original.

C'est d'autant plus compliqué que pour être publié, il faut coller à une ligne éditoriale et donc renoncer à une part d'originalité.

La plupart du temps, je crois que cette fameuse "ligne éditoriale" n'est qu'une façon polie de nous dire que nos textes ne sont pas d' assez bonne qualité.

C'est bien la première fois que l'exhibition d'une petite ligne n'est pas comique mais polie tout en restant un spectacle fâcheux dont on se passerait bien...

toujoursinvit a écrit:La plupart du temps, je crois que cette fameuse "ligne éditoriale" n'est qu'une façon polie de nous dire que nos textes ne sont pas d' assez bonne qualité.

Je serais assez d'accord avec ça, si ce n'est le fait que beaucoup d'ouvrages publiés ne sont à mon goût pas très originaux ni dans le fond ni dans la forme ni dans le style... bien sur sans être vraiment de "mauvaise qualité" m'enfin...

Je suis d'accord avec toi. Dès fois on peut se poser légitimement des questions.

C'est aussi parce que quand un auteur devient célèbre, il peut publier ce qu'il veut, même de la daube (vu qu'il y a son nom sur la couverture).
Alors qu'un auteur débutant doit d'abord faire ses preuves et donc la barre est beaucoup plus haute.

Je ne crois pas que ce soit aussi simple que ça. D'autant que même d'illustres inconnus publient des choses...discutables.

Il y aurait donc des "pistonnés"...

Ou des éditeurs qui ont parfois des goûts... discutables?

Il y a des effets de mode aussi. Par exemple, le pipi et le caca, ça a beaucoup de succès depuis quelques années...

toujoursinvit a écrit:Ou des éditeurs qui ont parfois des goûts... discutables?

Mais peu importe leurs goûts, l'important c'est qu'il faut quand même que les éditeurs en vivent, donc que ça se vendent... C'est plutôt les lecteurs alors qui auraient des goûts discutables...

C'est vrai, mais il y en a qui sont drôles. J'adore "de la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête".

Luciolette a écrit:Il y a des effets de mode aussi. Par exemple, le pipi et le caca, ça a beaucoup de succès depuis quelques années...

lol Luciolette, je ne sais pas si tu parles de propreté, là, mais ça on en a jamais assez! Et je dois dire qu'il y a plutôt pas mal d'originalité à ce sujet là...

Pas seulement de propreté, justement. Il y a des tas de livres avec du caca et du pipi, juste pour rire. C'est quand même le thème à la mode...(Jusqu'à quand ?)

Par contre, j'ai l'impression que les princesses et les princes charmants sont passés de mode (ou alors sur le mode parodique/comique).

Oui mais même dans un thème à la mode, donc pas original en soi, je suis d'accord qu'on peut trouver une façon originale de le traiter, par contre je trouve juste que ce n'est pas toujours le cas, certains sont juste redondants..

Faut qu' je change l'avatar, c'est ça?

C'est de plus en plus dur puisque le filon est de plus en plus exploité.
Si je regarde la page des éditions Chocolat, pour obtenir de l'originalité, ils interdisent beaucoup de thèmes. Ils ont raison quand on regarde le résultat (de très beaux albums). Mais l'auteur qui veut écrire une histoire avec des princes, ou le père Noël, ou le pot, va quand même assez difficilement se faire publier...ou alors il faut que le thème vienne seulement d'apparaître.

Pour les thèmes à la mode, ça je comprends, par exemple quand ma grande était dans sa phase princesse, ben elle n'en aurait jamais eu assez, donc c'est très bien qu'il y ait plusieurs livres sur un même thème surtout quand c'est un thème aussi large. c'est tout à fait normal et même souhaitable d'avoir une grande offre, ça permet au lecteur de choisir. Ca s'auto entretient: il y en a beaucoup car c'est populaire, et plus on en voit, plus ça devient populaire...
Non moi je parlais plus d'idées d'histoires bien précises qui seraient vraiment similaires... et on ne saurait pas si ça n'existe pas déjà, même sans vouloir être un vilain plagieur...

Luciolette a écrit:C'est d'autant plus compliqué que pour être publié, il faut coller à une ligne éditoriale et donc renoncer à une part d'originalité.

D'autant plus qu'il n'est pas toujours facile de connaitre les lignes éditoriales qui semblent par ailleurs mouvantes, versatiles...et plutôt opaques. Qui a déjà eu un retour à la question "mais sur quels thèmes souhaitez-vous publier cette année?" Je rejoins donc l'avis de toujoursinvit sur ce point.

Quant à écrire dans une optique spécifique...Pas sure d'en être capable...qu'en reste-t-il du plaisir?

Luciolette a écrit: Il y a des tas de livres avec du caca et du pipi, juste pour rire. C'est quand même le thème à la mode...(Jusqu'à quand ?)

Déjà au 16ème s. , notre grand ami à tous, François Rabelais, avait consacré un chapitre hilarant sur le "torche-cul" dans son roman d'éducation "Gargantua" (un peu l'ancêtre de notre litté de jeunesse en somme)

comment bien s'essuyer? mon préféré était, de mémoire, quand le héros utilise un chat...

Le scatologique, le sexe, la violence, la musique country... bref, toutes ces perversités refoulées feront toujours vendre, quelle que soit l'époque, le pays...

d'ailleurs j'ai une idée de conte amoral là dessus: "c'est l'histoire d'un p'tit cow boy qui, quand il fait pipi en pensant à Candy (heureux les moins de 40 ans qui ne peuvent connaître...), ben il rêve déféquer sur toutes les taupes qu'il croise, et dès qu'il en voit une sortir sa tête de son trou, hop! un coup de massue sur la tête!!" ....

bon, toute ressemblance avec des ouvrages pour enfants, des personnages pour enfants, des expressions d'enfants ou des jeux de société pour enfants est purement fortuite... (bon, m'en vais vite déposer ce chef d'oeuvre à la SACD moi... )

J'ai lu tout Rabelais...(De mémoire, le meilleur torche-cul, pour Gargantua, c'était le poussin...ou l'oison...en tout cas, je ne me souviens plus du chat.)
Mais il est quand même à part dans notre littérature. Le scatologique...au dix-septième siècle, à part derrière les rideaux du château de Versailles ? En tout cas, chez Boileau ou Racine, que nenni !
(Et Rabelais n'aurait pas trouvé d'éditeur à la fin du dix-septième siècle...Il ne correspondait plus du tout aux lignes éditoriales...)

Ah ! Je viens de vérifier :
http://mapage.noos.fr/crosin000v/Rabelais/Extraits_fr_Rabelais.html

C'est bien un "oyson bien duveté", au final, mais le chat ne m'évoque que Rodilard à la fin du Quart Livre, quand Panurge se conchie.

Je vais relire le passage du torche-cul pour trouver le chat.

EDIT : Trouvé !

Puis, fiantant derriere un buisson, trouvay un chat de
Mars ; d'icelluy me torchay, mais ses gryphesme
exulcererent tout le perinée.

Ben je l'avais totalement oublié, celui-là ! Pauvre bête !

ah, ouf, sur le moment j'eus un doute sur la véracité de mon assertion... (bon, après rabelais pour moi, ça remonte à la fac, où j'ai autant de souvenirs de la machine à café que de la tête de mes coreligionnaires... c'est lointain!)

ps: il va falloir que j'arrête de toujours dire "bon" à mon clavier, parce qu'après je l'écris, et ça "redonde"

moi j'aimerais bien savoir de quel extrait il s'agit, juste pour voir si ce n'est pas le mien

Sinon comme dit précédemment, on ne crée par à partir de rien, on subit des influences de partout qui ressortent parfois sous de mêmes termes …
Moi j'essaie de rester original, mais je sais que dans une certaine mesure je ne le suis pas, car au final on n'invente rien !

Difficile, oui, d'être original.
Sinon comme dit précédemment, on ne crée par à partir de rien, on subit des influences de partout qui ressortent parfois sous de mêmes termes …
Moi j'essaie de rester original, mais je sais que dans une certaine mesure je ne le suis pas, car au final on n'invente rien !
Mince! Je viens de dire exactement comme Gaëti!

Pour mettre tout le monde d'accord, écoutons Lavoisier, un brillant chimiste un poil raccourci à la Révolution qui a énoncé une loi scientifique ET artistique:

"Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme"

(ok, elle était facile celle-là, dsl mais je ne faisais que passer, pas eu le temps de produire un commentaire original... )

toujoursinvit a écrit:Difficile, oui, d'être original.
Mince! Je viens de dire exactement comme Gaëti!

Lol!
Non Gaeti, ce n'est pas le tien...